Idées de lecture

#vendredilecture – octobre 2018

Voici les #vendredilecture du mois d’octobre sélectionnés par l’équipe

A emprunter dans vos #bib2paris préférées

L’archipel d’une autre vie d’Andreï Makine
Dans les années 50 en Sibérie extrême-orientale, voici le récit d’une traque mystérieuse dans l’immensité de la taïga, sur fond de régime stalinien. Au travers de cette marche forcée, Andreï Makine explore comment des conditions extrêmes de survie peuvent révéler notre humanité profonde. Un roman puissant à emprunter à la bibliothèque.

Cécilia
Pays perdu et La première pierre de Pierre Jourde
Deux livres à lire car désormais inséparables.
Le premier, Pays perdu est un roman qui se déroule sur deux jours et retrace la vie des habitants d’un petit village du Cantal, Lussaud, où l’auteur a ses origines. C’est effectivement un pays perdu, un petit village de quelques familles dont le nombre va diminuant, où la route qui y mène se termine en cul-de-sac. A l’occasion d’un enterrement où il va revoir des voisins et des parents éloignés, des souvenirs d’enfance vont lui revenir et il va décrire ce terroir tel qu’il le voit. Ce texte évoque la disparition progressive et définitive d’une certaine forme de société paysanne qui désormais appartient au passé ou qui est promise à une mort prochaine et dont l’auteur a voulu porter témoignage.

Le second, La première pierre, est une tentative de la part de l’auteur d’expliquer pourquoi il a été l’objet de critiques qui nourrirent une polémique après la publication de Pays perdu, au point qu’à son retour estival au village, il subit un quasi lynchage sous les yeux de sa famille.
Cela se termine en bataille rangée avec un procès repris et commenté par la presse locale, nationale et même les réseaux sociaux. Il prend conscience, à la lumière de ces faits que la littérature a au moins une fonction, celle de « tenter d’opposer, à toutes les fictions rudimentaires, la complexité du réel ». Par ce texte, écrit dix ans après, il reprend aussi physiquement possession d’un lieu dont on a voulu l’exclure et réhabilite son père humilié.

Magali
Jefferson de Jean-Claude Mourlevat et Antoine Ronzon
Accusé par méprise du meurtre de son coiffeur le blaireau M. Edgar qu’il a trouvé assassiné dans son salon de coiffure « Défini-Tif », Jefferson le hérisson n’a d’autre issue que de prendre la fuite alors que la police est à ses trousses.
Seule solution pour prouver son innocence, mener lui-même l’enquête en compagnie de son ami de toujours le cochon Gilbert et découvrir le vrai coupable. Mais qui était réellement ce M. Edgar ? Un mystère plane autour de cette discrète victime. Indice après indice, leur réflexion va les orienter vers le monde voisin et incognito, ils vont participer à un voyage organisé pour une vingtaine d’autres animaux pour un séjour-découverte « du beau monde des humains ».
Suspense, rebondissements et révélations les mèneront de fait vers un sujet plus que sensible. Et l’enquête virant à l’épopée sera rondement menée dans une ambiance joyeuse d’entraide et d’humour.
Ce roman policier animalier joliment illustré en noir et blanc est écrit avec finesse, intelligence et sensibilité comme toujours avec Jean-Claude Mourlevat.
A lire dès 8 ans.
Isabelle
L’origine des autres de Toni Morrison
C’est un essai passionnant qui regroupe 6 conférences données par l’écrivaine à Harvard en 2016 sur la notion d’identité et de racisme aux Etats-Unis. Le racisme relève de la construction sociale : « on ne naît pas raciste, on le devient », souligne-t-elle en préambule. L’auteure convoque à la fois ses souvenirs, l’Histoire, la politique et la littérature pour interroger notre représentation de l’Autre.

Fabienne

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